Travailleurs détachés: un accord européen osé
Lundi 16 octobre, les Européens signent un accord à Bruxelles sur les moyens d’empêcher les fraudes sur les travailleurs détachés, sujet tabou à l’approche des élections européennes.
Après huit heures de négociations, les ministres du Travail des 28 ont trouvé des solutions afin de lutter contre les abus liés au détachement de travailleurs européens. Le but premier est d’avoir « une égalité de traitement entre tous », puis d’exercer « une concurrence loyale », selon la ministre lituanienne Algimanta Pabedinskiene. Le ministre français Michel Sapin a promis de « mettre en œuvre les outils juridiques et les moyens humains » afin de lutter contre ces fraudes. Au sein de l’UE, le nombre de travailleurs détachés attendrait les 1,5 millions, et très peu sont déclarés, mais nombreux sont sous-payés.
L’initiative de la France
Claude Bartolone, président (PS) de l’Assemblée Nationale, estime que la France a fait bouger l’Europe sur la question des travailleurs détachés du continent. Tout comme lui, le député de Seine-Saint-Denis prône pour une plus grande implication européenne dans les opérations militaires extérieures, faisant référence à l’intervention de la France en Centrafrique.
L’adoption de la loi n’a pas été simple, de nombreux pays craignant de remettre en cause la libre circulation. Sept pays ont voté contre, mais la Pologne a fait pencher la balance afin de faire passer le texte, qui devra être examiné par le Parlement européen.